Peux-tu te présenter ?

Je suis Philippe, céréalier depuis 1994 en Normandie. Je cultive le quinoa BioDemain. Je suis issu d’une famille d’agriculteurs, mes parents l’étaient et mes grands-parents également. C’est une passion familiale ! La relève est assurée, mon fils travaille avec moi sur l’exploitation depuis 2018.


Pourquoi as-tu souhaité te convertir au bio ?

J’ai passé le cap de la conversion en 2019, peu de temps après l’arrivée de mon fils Thomas sur l’exploitation. Ma motivation principale était de préserver notre santé. Je ne souhaitais plus manipuler de produits phytosanitaires de synthèse et je ne voulais pas qu’il ait à en manipuler non plus. 


C’était une décision facile pour toi ?

Pas du tout ! J’y ai réfléchi pendant un an, j’ai fait réaliser deux analyses poussées sur la faisabilité technique et financière du projet, analysé chaque culture, chaque débouché et enfin je me suis lancé sur l’ensemble de l’exploitation. C’est une très grande surface à convertir, mais mener une ferme mixte me semblait encore plus contraignant. Il aurait fallu gérer deux systèmes de cultures totalement différents, avec des méthodes d’entretien bien distinctes. 


Quels sont les changements engendrés sur ton exploitation ?

Mon exploitation totalise 330 ha. Lorsque j’étais en conventionnel, je travaillais sur 3 cultures : du blé, du colza et de l’orge.

En bio, les rotations (alternances de cultures sur une parcelle) sont plus poussées : elles sont en moyenne de 7 à 8 cultures. J’ai choisi de relever un défi en alternant 10 cultures différentes sur mes terres ! Je cultive du lin, du maïs, du blé, du triticale, de l’orge, de la lentille, de la féverole, de la luzerne, du soja, du tournesol et bien-sûr, du quinoa !

Je suis content d’avoir pu me diversifier ainsi même si gérer 10 cultures est très chronophage. Cela demande be
aucoup de matériel et il faut réussir à optimiser la fertilisation. La rotation change régulièrement en fonction de la météo, des débouchés. Chaque culture apporte également son lot de ravageurs, que nous n’avions pas avec seulement 3 cultures.


Comment se passe la culture du Quinoa en conversion ?

Le quinoa s’est avéré être plutôt difficile à cultiver que prévu. Surtout au niveau de la gestion des adventices (ce sont les mauvaises herbes qui s’installent dans les champs). Il est fréquent d’avoir des problèmes de ravageurs également. Néanmoins c’est une plante intéressante d’un point de vue agronomique, on découvre une nouvelle manière de cultiver.


Depuis quand travailles-tu avec BioDemain ?

Je travaille avec BioDemain depuis janvier 2021. BioDemain m’a permis de tester de nouvelles cultures sans attendre ma certification bio, ce que je n’aurais jamais osé faire sans ce débouché assuré. La démarche est vraiment constructive car la commercialisation n’est pas toujours aisée en agriculture biologique et cela est d’autant plus vrai durant la période de conversion.


Si tu devais choisir 3 mots pour qualifier ton expérience de conversion biologique ?

Diversification : La bio permet d’explorer de nouvelles cultures, on en apprend tous les jours ! 

Santé : Préserver ma santé, celle de mes proches mais également celle des consommateurs a motivé la conversion de mon exploitation. 

Environnement : Préserver l’environnement a bien sûr été un des critères principaux pour ma conversion vers le biologique.


Un conseil pour ceux qui veulent se lancer ?

Passer à l’agriculture biologique ramène à l’agronomie plutôt qu’à la chimie. C’est une décision à mûrir et une fois lancé il ne faut pas abandonner à la moindre difficulté ! Il y en aura, c’est normal et c’est aussi ce qui nous permet de toujours nous améliorer. La conversion est un challenge, même réalisable, même sur de grandes surfaces.

Catégories : Nos BioGosses

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