Peux-tu te présenter ?

Je suis Arnaud, arboriculteur et président de la coopérative arboricole Pomanjou. Natif d’Angers, j’ai réalisé différents voyages pendant et après mes études. Par la suite, j’ai repris en 2014 la présidence de la coopérative cofondée par mon grand-père. De plus en plus, je me suis intéressé à la production et j’ai fini par reprendre le verger de la Plesse qui appartenait à ma famille.

Le verger totalise 22 hectares et 4 variétés de pommes (HoneyCrunch, Gala, Granny Smith, Gradictiv). A part la Granny, toutes se prêtent très bien au bio. 

Je suis bien épaulé dans la gestion du verger, 3 personnes travaillent à l’année et cela peut monter jusqu’à 50 personnes pour la récolte. Cela m’aide à jongler entre mes 2 activités ! Par ailleurs, la proximité entre mon bureau à la coopérative et les vergers facilite beaucoup la chose !


Peux-tu nous raconter ton parcours ? Pourquoi as-tu souhaité passer au bio ?

Dès ma reprise du verger, j’ai favorisé les pratiques durables. Par exemple, nous avons ajouté la certification HVE (Haute Valeur Environnementale) au label “Verger écoresponsable”. Nous étions alors dans une démarche “bas intrants”. Par ailleurs, nous étions parvenus à diminuer de 50% notre usage de produits phytosanitaires. La production restait correcte et cela m’a amené à réfléchir à passer le verger au bio.

J’ai mis environ 2 ans à franchir le pas. La configuration de mon verger a confirmé ma décision : la variété Honeycrunch, qui se prête très bien au bio, représente 75% de la surface. Elle est résistante à différentes maladies et les pucerons ne l’attaquent pas ou peu. De plus, 90% de mes variétés se cueillent tôt, au mois de septembre. C’est un avantage car je peux vendre rapidement mes pommes. En effet, la conservation des fruits est plus compliquée en bio car nous ne pouvons pas utiliser de produits chimiques pour allonger la durée de vie du fruit. 

Tous ces éléments m’ont convaincu de convertir l’entièreté de mon verger en 2019. D’abord par souci de simplicité et pour aller aussi à 100% dans la démarche. Gérer un verger mixte (conventionnel et bio) est compliqué. Il faut notamment des lieux de stockage et des équipements différents. Je me suis donc lancé et j’ai emmené toute l’équipe dans l’aventure !


Qu’est-ce que cette “aventure” a changé pour toi ?

Même si nous avions déjà beaucoup limité l’usage des produits phytosanitaires, la pratique de l’agriculture biologique n’est pas aisée car nous avons moins de cordes à notre arc pour gérer les différentes interventions et pour lutter contre les ravageurs.


Depuis quand travailles-tu avec BioDemain ?

Nous avons commencé à collaborer en septembre 2020. J’étais alors en deuxième année de conversion. La plus-value apportée par BioDemain a été un vrai plus car je n’avais quasiment que des débouchés en circuits conventionnels pour mes pommes qui n’étaient “pas (encore) bio”. Il faut avoir en tête que les écarts de tri générés aux vergers (fruits présentant des défauts d’aspect ou de calibre. Cela détermine si les fruits seront vendus au rayons fruits et légumes ou transformés) sont très importants pour l’économie globale de l’exploitation. Si je valorise correctement 3/4 de mes fruits en frais mais que mes 20 ou 25% d’écarts de tri sont mal valorisés, cela va impacter fortement mes résultats. BioDemain m’a permis de valoriser à bon prix une partie de mes écarts de tri en les valorisant dans leur purée de pommes.


Si tu devais choisir 3 mots pour qualifier ton expérience de conversion jusqu’à présent, quels seraient-ils ?

Challenge : Techniquement, conduire un verger en bio n’est pas simple !

Remise en question : Encore aujourd’hui les molécules sont très restreintes en bio. Il faut parfois se creuser la tête pour trouver des solutions ! 

Choix des variétés : Il faut qu’elles soient adaptées à la conduite en bio. Partir avec des variétés qui fleurissent tôt, qui se récoltent tard, qui ne sont pas résistantes, c’est mission impossible.


Un conseil pour ceux qui voudraient se lancer ?

Dans un premier temps, les convictions sont indispensables, il ne faut pas s’engouffrer dans la bio dans l’espoir d’une meilleure valorisation. Ensuite, il est nécessaire de se rapprocher d’un technicien et de connaître son sol et toutes les caractéristiques de son verger.

Catégories : Nos BioGosses

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